Le monde des médias pleure aujourd’hui la perte de l’éminent journaliste politique et éditorialiste, Jean-Pierre Elkabbach, décédé à l’âge de 86 ans. Avec une carrière impressionnante qui a duré près de cinq décennies, Elkabbach a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de la radio et de la télévision en Frankreich.
L’Intervieweur Inébranlable à Travers les Âges
Au fil des ans, Jean-Pierre Elkabbach a traversé les époques en menant des entretiens mémorables avec des personnalités politiques et des chefs d’État. De ses débuts dans les années 1970 à son éviction de la matinale d’Europe 1 en 2016, après 35 ans de présence à l’antenne, sa carrière a été un voyage extraordinaire. En 2019, il a fait un retour remarqué avec son émission dominicale « Sans détour » sur CNews.
Jean-Pierre Elkabbach était parfois critiqué pour son approche perçue comme trop complaisante envers les politiciens de droite (comme Valéry Giscard d’Estaing) et de gauche (comme François Mitterrand), tout comme pour ses questions agressives et directes, comme lors de son entretien avec Nicolas Sarkozy en 2014. Tout au long de sa carrière, il a eu l’opportunité de converser avec les plus grands chefs d’État, de Yasser Arafat à Mikhaïl Gorbatchev, en passant par Nelson Mandela, Fidel Castro, Bill Clinton, George Bush, et Vladimir Poutine.
Un Retrait Inévitable et la Dernière Étape
En 2021, suite à la reprise de la radio Europe 1 par le groupe Bolloré, qui était également propriétaire de la seizième chaîne, Elkabbach a pris en charge les grands entretiens matinaux du week-end. Cependant, à l’été 2022, il a pris la décision de se retirer de la scène médiatique pour se consacrer à l’écriture de ses mémoires, intitulées « Les Rives de la mémoire« .
Cet été, Jean-Pierre Elkabbach a subi une intervention chirurgicale, mais sa santé s’était détériorée depuis, selon ses proches.
Une vie de 86 ans dédiée aux médias
Né à Oran en 1937, Elkabbach a débuté sa carrière médiatique en Algérie en 1960, avant de rejoindre l’ORTF. Son franc-parler l’a conduit à être mis à l’écart de l’ORTF en mai 1968, alors qu’elle se transformait en France Inter, en raison de ses critiques envers les « censeurs ». Il a ensuite fait ses débuts à la télévision en 1970, présentant le journal de la Une, puis de la Deux. Toutefois, en 1974, lors de l’éclatement de l’ORTF, il a été à nouveau écarté du petit écran. Il est retourné sur France Inter, où son émission « 13-14 » a rencontré un grand succès.