Dix mois après son emprisonnement, Ndella Madior Diouf a donné des nouvelles depuis sa cellule. Depuis son arrestation le 28 décembre 2024, elle est détenue au Camp pénal de Liberté 6 à Dakar. La fondatrice de Saphir FM exprime son désir impatient de voir enfin son affaire jugée, un procès qui, selon elle, tarde désespérément à arriver.
Des conditions de détention difficiles
Placée d’abord dans la chambre n°3, Ndella Madior Diouf a ensuite été transférée dans la chambre n°6. Cet espace exigu est partagé avec une autre détenue, toutes deux dormant sur un même matelas. La cellule, conçue pour peu de monde, accueille parfois jusqu’à sept autres prisonnières, rendant la cohabitation encore plus difficile.
Selon une source interne à L’OBS, la vie quotidienne dans la prison suit un rythme monotone. Comme toutes les détenues dont les dossiers sont déjà bouclés, Ndella Madior Diouf se réveille chaque jour, du lundi au vendredi, avec l’espoir de recevoir des nouvelles annonçant un éventuel procès. Cependant, cet espoir s’effrite face à l’absence de nouvelles, plongeant Ndella Madior Diouf dans une profonde désillusion.
Candidate à la présidentielle de 2019, Ndella Madior Diouf vit une situation difficile marquée par l’attente prolongée de son jugement. Cette longue détention engendre de l’amertume et une grande angoisse. En plus des souffrances physiques et psychologiques liées à la prison, elle doit aussi faire face à l’effondrement de ses affaires. Saphir FM, sa radio, a cessé d’émettre, ce qui constitue une source d’inquiétude financière pour elle.
« Je puise dans toutes mes économies », aurait-elle confié récemment à une proche lors d’une visite au Camp pénal. La vie carcérale, surtout pour les femmes, est coûteuse. « En plus des repas, il faut aussi acheter des produits de première nécessité et d’hygiène. Les proches ne peuvent pas toujours fournir ce dont les détenues ont besoin », explique une source à L’OBS.
Cette situation, où espoir et désillusion se mêlent, met en lumière les dures réalités de la détention provisoire au Senegal. Pour Ndella Madior Diouf, l’attente semble interminable, tout comme la perte de son entreprise qui aggrave son sentiment d’impuissance.