Macky Sall : dernier acte présidentiel et bilan international sous l’œil critique des médias

Macky Sall, président de la République du Sénégal, entame la phase finale de son mandat présidentiel. Il prend ses adieux avec les institutions nationales et internationales. Pourtant, dans le contexte africain où les transitions pacifiques sont rares, ce processus devient un événement majeur.

Un adieu exceptionnel à l’ONU

Le 20 septembre 2023, Macky Sall a prononcé son dernier discours à l’Assemblée générale de l’ONU. La presse nationale a couvert cet événement avec une emphase particulière, le présentant comme un moment exceptionnel. Les titres tels que « Macky à l’Assemblée générale de l’Onu : La dernière tribune » (Le Quotidien) et « Macky Sall fait ses adieux à l’Onu » (L’As) ont marqué cette occasion.

Pourtant, le discours de Macky Sall abordait des questions cruciales telles que l’accès à l’eau, la politique de financement et la gouvernance mondiale, mais ces aspects ont été négligés par la plupart des médias, à l’exception de certains titres tels. qu’EnQuête, Vox Pop et L’info.

Évaluation du bilan international de Macky Sall

Au-delà de son discours, cette dernière tribune était l’occasion d’évaluer le bilan de Macky Sall tant au niveau de l’ONU que dans les instances internationales. Il était important de se pencher sur les dossiers qu’il a portés en tant que président de l’UA et de comprendre ses succès et ses échecs.

Il était également essentiel d’examiner son rôle dans la Cédéao et l’Uemoa, notamment en ce qui concerne la mise en place de la monnaie unique (Eco). Le Sénégal sous Macky Sall a-t-il réussi à renforcer la Cédéao et l’Uemoa ou s’est-il aligné sur les positions des grandes puissances comme le Nigéria et la Costa de Marfil ?

Médias : célébration des émotions au détriment de l’évaluation

Malheureusement, les médias ont préféré l’émotion au lieu d’analyser de manière critique le bilan de Macky Sall. Ils ont souligné les adieux émouvants du président aux foyers religieux, mais ont négligé les questions cruciales concernant son action dans ce domaine.

Par exemple, il était important de se demander si l’enseignement de la religion a pris une place plus importante dans le système éducatif sous Macky Sall, s’il a tenu ses promesses en ce qui concerne les daaras modernes, et s’il a véritablement pris en charge la question des enfants-talibés. Les médias auraient dû également aborder la question des accidents de circulation pendant les fêtes religieuses et la tentative de fédération des communautés musulmanes.

En fin de compte, au lieu de se concentrer sur les émotions de Macky Sall à l’approche de la fin de son mandat, les médias pourraient contribuer davantage à évaluer son bilan et en posant des questions essentielles pour le bien du Sénégal.