Dans une récente interview publiée dans Le Soleil, Sellé Mbengue, directeur de la gestion et de l’exploitation des fonds marins, a mis en lumière un problème alarmant : «Les Sénégalais ingèrent du plastique à travers la chair des poissons». Il explique que le plastique, se transformant en micro-particules, est absorbé par les poissons et se retrouve dans leur chair, finissant ainsi dans nos assiettes.
Pour comprendre cette situation préoccupante, Sellé Mbengue pointe du doigt les déchets jetés en mer : «Nos fonds marins sont fortement pollués. Nous avons récemment entrepris des opérations de nettoyage sur trois sites, Hann, Thiaroye et Mbao, durant une semaine (du 29 avril au 5 mai), permettant ainsi de retirer 30 tonnes de déchets.»
Les conséquences de cette pollution marine sont dévastatrices, comme l’explique le directeur. «Les détritus altèrent les caractéristiques physico-chimiques de l’eau, affectant la vie des poissons. Une eau polluée signifie moins d’oxygène et une contamination, en particulier par le plastique.»
Pour contrer ce fléau, Sellé Mbengue annonce un ambitieux programme de préservation des fonds marins, articulé autour de quatre volets interdépendants. «Le premier volet implique une cartographie des fonds marins afin d’identifier les pipelines, les fibres, les câbles électriques, ainsi que les récifs, naturels ou artificiels. Cela nous permettra de passer à l’étape de nettoyage des fonds.
Une fois cette étape achevée, nous nous attèlerons à la création et à l’installation de récifs artificiels. Nous observons une diminution des ressources marines. En parallèle, le quatrième volet de ce programme s’intéresse à la régénération des ressources végétales, en particulier les algues, suite à cette campagne d’immersion de récifs.»
