Nous sommes tous conscients que nous n’avons qu’une seule vie sur terre. Cependant, nous sommes déterminés à ne pas la vivre au maximum mais plutôt à devenir esclaves de la société et de la culture qui a fini de nous mettre dans des catégories. Donc nous vivons avec nos œillères et c’est dommage de gaspiller la seule vie qu’on a. N’est-ce pas ?
Pourquoi vivre dans la peau d’un personnage que la société nous a créé si on peut vivre en tant que nous même, avec nos défauts, nos qualités, nos aspirations, notre potentiel et nos rêves ? Je ne sais pas si c’est parce que je prends de l’âge (genre), mais ma tolérance de manière générale est devenue très limitée.
Je vous explique : il y a pleins de choses que je faisais avant que j’ai soit arrêté de faire ou en tout cas ré-adapter à mon état d’esprit actuel.
Quelques exemples de la vie de tous les jours
- Je ne me force plus à rire aux blagues qui ne sont pas drôles, je me contente d’un sourire version ”nice try boo!”
- Je ne dis plus oui quand tout mon être dit non.
- Je réponds par des sourires ou par des hochements de tête quand on m’enchaîne ”salamu aleykum”, “na nga def”, “ya ngi noce”, “ya ngi si diam”, “na ka war” “sinon”, “à part ça” … Ce n’est pas par impolitesse mais c’est surtout parce que sincèrement, je n’ai plus rien à dire. #moylolou
Ceci étant dit, il est temps que nous limitions 4 habitudes sénégalaises, freins au développement, qui sont d’ailleurs complémentaires car interconnectés. Je vous promets que vos vies vont changer pour le meilleur dès que vous aurez appris à modérer ces phénomènes de société:
Maslaa (atténuer/négocier)
Physiquement, c’est fatiguant, mais avec l’excès de maslaa, nous risquons également de passer à côté de l’opportunité de dire les choses clairement, finalement de s’exprimer ou de marquer le coup quand il faut. Vous conviendrez avec moi que dans certaines situations, trop de maslaa contribue à minimiser des situations graves…. Trop de maslaa entretient l’abus de pouvoir, notamment celui de l’administration qui limite vous feront danser pour obtenir un extrait de naissance, entre autres.
Kersa (avoir de la réserve ?)
On m’a souvent dit que j’étais niak kerseu, je trouve plutôt que je fais gagner du temps aux gens et je n’entretiens pas l’espoir quand je sais au fond de moi que je ne vais pas honorer la demande. Je ne vais pas te dire ”Yalla bakhna” au lieu de dire Non. Yalla mom yagueuna bakh. Quelque part au Sénégal, l’excès de kerseu a empêché une petite fille ou un petit garçon de dénoncer un tonton qui le/la regarde de manière douteuse.
Thieur (respect)
Le respect. Il est évidemment crucial de respecter, de se faire respecter etc. Par contre, l’esclavage a été aboli. Si le thieur nous empêche de dire la vérité à la personne “thieuré” , il y a problème. Pensez au directeur d’une société à qui ses employés ne disent pas la vérité parce qu’ils ont peur de le contredire. L’excès de respect devient ridicule. Pensez à un chauffeur qui arrête sa prière parce que son patron est prêt à partir (histoire vraie).
Thiat (mauvais oeil)
Le thiat est le frein ultime. Combien de fois vous avez voulu poster une photo et vous avez imaginé les commentaires et vous avez gueum Yalla (abandonner dans ce cas) ? Votre enfant aura 2 ans avant que vous n’osiez poster une photo de vous enceinte. A 2 mois de grossesse, vous avez fait le plein de burkas parce que “djigueen bou eumb dey mourou” (les femmes doivent de se couvrir) et moi qui adorent les femmes enceintes, que je trouve magiques….. En même temps c’est compréhensible, parce que même les Deums (esprits maléfiques?) ont des comptes sur les réseaux sociaux en 2023.
Non honnêtement, qu’est ce que vous en pensez ? Le Maslaa, le Thiat, le Kerseu, le Thieur, ne sont-ils pas à limiter ?
