Situé en bordure de la Petite Côte, Mballing est le dernier-né parmi les villages de cette région. Contrairement aux autres localités qui s’enorgueillissent de récits enchanteurs sur leurs origines, Mballing doit confronter son passé marqué par la souffrance due à la lèpre, une maladie qui l’a longtemps isolé de la société. Malgré cela, le village a évolué au fil des ans, et l’étiquette de « village de reclassement social » qui lui avait été attribuée pendant 47 ans a finalement été levée en avril dernier.
Les Vestiges d’une Époque Révolue
Surnommé le « Boulevard des Anciens », une large route en terre au cœur de Mballing est ornée de fresques représentant quinze anciens habitants, dont le parrain du Cem Moussa Kadam. Ces figures illustres, autrefois bannis en raison de la lèpre, continuent d’influencer le village. Ils font partie des 122 personnes qui ont été parmi les premiers habitants de Mballing en 1955, lorsque le monde les a rejetés en raison de la maladie. Aujourd’hui, la lèpre est presque vaincue, mais quelques résidents portent encore les stigmates de cette époque.
De la Stigmatisation à la Motivation
Avant l’abrogation de la loi de 1976, les habitants de Mballing ont dû faire face à la stigmatisation, à la discrimination et à l’humiliation en raison de la lèpre. Ils ont cependant lutté pendant des années pour se défaire de cette étiquette. Le village a transformé ce sentiment de rejet en motivation, donnant naissance à des réussites notables dans divers domaines, notamment l’éducation, la pêche, l’agriculture, et le sport. Aujourd’hui, Mballing prospère et retrouve sa dignité en tant que village comme les autres.
