Prix de l’arachide fixé à 305 FCFA : entre inquiétudes et optimisme

Au lendemain de l’annonce du prix plancher du kilogramme d’arachide, la filière agricole sénégalaise se trouve à un carrefour stratégique, entre préoccupations des producteurs et perspectives encourageantes pour la campagne 2024.

Un prix plancher qui suscite des réactions contrastées

Le Premier ministre a officiellement fixé le prix du kilogramme d’arachide à 305 FCFA, une décision qui intervient à quelques jours du début de la campagne de commercialisation prévue le 5 décembre 2024. Cette annonce a immédiatement provoqué des réactions nuancées auprès des acteurs du secteur.

Sidy Ba, secrétaire général du Cadre de concertations des producteurs agricoles (Ccpa), exprime des inquiétudes significatives. Il souligne notamment la faiblesse prévisible des rendements cette année et espérait initialement un prix plancher plus élevé, autour de 350 à 500 FCFA.

« Cette année, nous avons un grand problème de non-production. Les rendements de l’arachide vont être très faibles », a-t-il déclaré.

Des perspectives contrastées pour la filière arachidière

En contraste avec les réserves de Sidy BA, Habib Thiam, président du Collectif des producteurs et exportateurs de graines d’arachide, se montre plus optimiste. Il considère que ce prix plancher va « faire bénéficier aux producteurs des revenus beaucoup plus conséquents ».

Un point de tension majeur concerne les exportations, actuellement gelées. Thiam explique que la priorité est donnée à la sécurisation des semences certifiées et à l’approvisionnement des huiliers. Il souligne également que le marché mondial des graines d’arachide entière est actuellement en hausse, offrant des perspectives positives.

La Sonacos, principale usine de transformation, fait face à ses propres défis. Selon Sidy Ba, l’entreprise dispose de capacités réduites, avec des unités vieillissantes et des stocks de l’année précédente encore non transformés.

Cette situation complexe illustre les défis actuels de la filière arachidière sénégalaise, où les acteurs cherchent un équilibre entre production, transformation et exportation.