Les manuscrits d’Epicure, longtemps cachés et préservés dans la Villa des papyrus d’Herculanum, ensevelie lors de l’éruption du Vésuve en 79 avant notre ère, ont été révélés grâce aux progrès technologiques récents. C’est une découverte remarquable qui a été rendue possible par le « Défi du Vésuve », un projet mené par trois chercheurs en intelligence artificielle de l’université du Kentucky.
Ce défi a permis pour la première fois de résoudre le problème de dérouler virtuellement ces parchemins carbonisés sans les endommager physiquement. Federica Nicolardi, papyrologue à l’université Federico II de Naples, explique que les rouleaux étaient extrêmement comprimés et fragiles, nécessitant une approche délicate pour leur déchiffrement.
Grâce à la micro-tomographie par rayons X, la structure interne des rouleaux a été reproduite, permettant ainsi de repérer les zones d’encre. L’intelligence artificielle a alors été employée pour détecter de légères variations de densité dans les images, révélant ainsi le contenu des textes.
Youssef Nasser, chercheur en intelligence artificielle, souligne la capacité de l’IA à interpréter les motifs sur la surface du papyrus et à prédire le contenu des écrits, même s’ils ne sont pas visibles à l’œil nu.
Cette avancée technologique ouvre de nouvelles possibilités de recherche, permettant aux chercheurs d’accéder aux précieux rouleaux de la Villa des Papyrus sans avoir à les manipuler physiquement. Pour Youssef Nasser, voir les phrases complexes émerger des parchemins a été une expérience humbling, soulignant la chance d’être impliqué dans cette découverte.
La Bibliothèque Nationale de Naples, abritant l’Étude des Papyrus d’Herculanum, constitue un centre de conservation et d’étude unique au monde pour ces documents antiques. Avec 1 840 pièces, comprenant des parchemins et des fragments, cette collection est un trésor d’informations qui attend encore d’être exploré.
Federica Nicolardi exprime son enthousiasme quant aux résultats futurs du « Défi du Vésuve », anticipant la découverte de 250 à 300 nouvelles œuvres dans la collection. Ces rouleaux, vieux de plus de deux millénaires, ouvrent ainsi de nouvelles perspectives de recherche et promettent de révéler des secrets longtemps enfouis.
