Un matin ordinaire à la mosquée de la Cité Marine de Derklé, Abdoulaye Guèye, l’imam, dirigeait la prière de l’aube. Soudainement, il est attaqué par deux fidèles, El Malick Bâ et Ahmed Tidiane Ndiaye, qui le maîtrisent et le chassent violemment de la mosquée.
Raisons de l’Expulsion
Leur justification ? Abdoulaye Guèye ne réside pas dans le quartier et serait incompétent. Ces accusations, portées par El Malick Bâ et Ahmed Tidiane Ndiaye, ont conduit à une action en justice après la plainte déposée par l’imam.
Audience au Tribunal
Le mercredi 22 mai, les deux accusés ont comparu devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Suite à la plainte de l’imam, ils avaient été arrêtés le 13 mai pour coups et blessures volontaires, entrave à l’exercice d’un culte et outrage au ministère d’un culte. Abdoulaye Guèye affirme qu’ils l’ont non seulement expulsé, mais aussi battu, lui causant une incapacité temporaire de travail de 21 jours, selon un certificat médical.
Planifié à l’Avance
Selon le compte-rendu d’audience de L’Observateur, l’imam Guèye a déclaré que les prévenus avaient planifié leur attaque. Lorsqu’il a été désigné pour remplacer l’imam titulaire malade, El Malick Bâ et Ahmed Tidiane Ndiaye ont immédiatement montré leur désapprobation. Ils ont convoqué une assemblée générale en l’absence de Guèye pour le destituer et nommer un autre imam.
Défense des Accusés
À la barre, les deux accusés ont admis avoir expulsé Guèye, mais ont nié l’avoir frappé. Ahmed Tidiane Ndiaye a justifié leurs actions en disant que le comité de gestion de la mosquée avait déjà choisi un autre imam. Selon lui, Guèye ne maîtrisait pas bien le Coran et avait fait une erreur pendant une prière, ce qui les a convaincus qu’il ne devrait plus diriger les prières.
Verdict du Tribunal
Malgré ces explications, le procureur de la République a trouvé les faits avérés et a demandé l’application de la loi. La partie civile a réclamé un million de francs CFA en dédommagement, tandis que la défense a plaidé pour la relaxe des accusations de coups et blessures, contestant la validité du certificat médical, et a demandé une indulgence pour le délit de trouble dans un lieu de culte.
Le tribunal a finalement relaxé El Malick Bâ et Ahmed Tidiane Ndiaye des charges de coups et blessures volontaires, mais les a reconnus coupables d’entrave à l’exercice d’un culte et d’outrage au ministère d’un culte. Ils ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis et à payer 200 000 francs CFA à la partie civile en compensation.